Robert Laurent-Vibert est né le 14 mars 1884 à Saint-Genix-sur-Guiers, en Savoie. Orphelin, il est adopté par Mme VIBERT, sa marraine, et François VIBERT.
Admis en 1903 au neuvième rang à l’École Normale Supérieure, il n’y entre effectivement qu’en 1904 après avoir accompli son service militaire. Puis il est admis à l’École française de Rome, il y séjourne de novembre 1907 à 1909 et noue de nombreuses relations avec le monde artistique.
L’homme d’affaires.
François Laurent-Vibert, propriétaire d’une droguerie à Lyon, fabriquait la fameuse lotion capillaire « Pétrole Hahn ». Il demande à son fils de prendre les rênes de l’entreprise. Celui-ci réussit pleinement et partage alors son temps entre Lyon pour ses activités professionnelles, Paris pour ses relations dans le monde artistique, et ses nombreux voyages à l’étranger.
La Grande Guerre.
Robert Laurent-Vibert est incorporé comme sous-lieutenant au 22ème régiment d’infanterie. Dès le mois d’octobre 1914, il reçoit une des premières Croix de Guerre avec palme et citation à l’armée. Il rejoint l’Armée d’Orient de janvier 1916 à octobre 1918. C’est pour lui l’occasion de faire connaissance avec cet Orient dans lequel, la paix revenue, il accomplira de nombreux séjours. En 1923 il publie Routiers, Pèlerins et Corsaires et en 1924, Ce que j’ai vu en Orient. Ce dernier ouvrage connaît un retentissement national, notamment dans les milieux politiques et diplomatiques.
La politique.
Sollicité pour son expérience acquise à l’Armée d’Orient, il participe aux conférences préliminaires de la paix, à Spa, pour l’élaboration du Traité de Versailles. Certains articles du Traité de Paix sont entièrement de sa main. Il est fait Chevalier de la Légion d’Honneur puis choisit de revenir à Lyon et retrouver son entreprise.
Robert Laurent-Vibert et Lourmarin.
Au cours d’un voyage en Provence, en août 1920, il découvre le village et son château. En fait, une ruine envahie par le lierre et la végétation, destinée à être vendue au prix de la pierre de récupération. Séduit, il achète aussitôt la propriété, fait procéder à sa restauration, puis y organise rencontres et colloques entouré de ses amis, peintres, écrivains, poètes, sculpteurs, architectes. Désormais, il partage sa vie entre Lourmarin, Lyon, Paris et ses voyages. Le 19 avril 1925, il se rend à Lyon en voiture. Arrivé à Loire, près de Givors, l’éclatement d’un pneu du véhicule provoque embardées et tonneaux. Il est projeté à plusieurs mètres; il décède le 26, dans les bras de ses amis.